“Nuits”
Nuit … Amie de toujours Cette grande dame Au manteau immense Brodé de myriades d'étoiles... - Ma parure de glace - Sans seulement daigner me gratifier d'un regard... De son sourire de diamant noir ! Oh ! Merci quand-même Madame ! Alors, je pars à la rencontre d'aurore, Glaciale elle aussi mais rose... Entrouverte à peine ; Car la nuit hautaine Ne semble pas empressée De regagner son lit solitaire. Comme tant de splendeurs Finissent par s'évanouir Dans l'univers, La fière dame Perd son beau manteau royal Et pâle de rage S'engouffre dans le brouillard... Frileuse Sans majesté, Couverte à peine De quelques haillons, Dans ce ciel bas Où ne flottent en guise d'étoiles Que des immondices... Une telle nuit n'est digne, même pas, des filles de joie ! Elle est un décor rèvé Des crimes les plus atroces, Dont les acteurs, comme les rats, Se nichent Dans les plis de ses oripeaux : C'est la nuit de Paris ! Cependant, Il y a des nuits glorieuses D'un beau mystère céleste... Aux étoiles d'or d'argent, de diamant... Si lointaines et si proches ; Plongeant dans l'immensité Des eaux noires du lac Où un cygne Beau comme un ange Oublié de tous S'est emmélé dans les roseaux. Et les nuits blanches ? Plus de ciel... Il n'y a que le plafond D'une chambre vide. Doucement Le jour se lève : Froid, Désespérant. Satan pâlit...
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